Mouche de l’oignon – Identification, répartition et lutte

Cet article fournit des informations pratiques sur la mouche de l’oignon (Delia antiqua) : comment l’identifier, où elle se trouve en France, comment éviter les infestations et comment lutter efficacement contre ce ravageur dans les potagers, exploitations maraîchères et lieux de stockage.

En France, la larve de la mouche de l’oignon est parfois appelée asticot de l’oignon.

À quoi ressemble la mouche de l’oignon ?

L’adulte de la mouche de l’oignon (Delia antiqua) ressemble à une petite mouche domestique, mais elle est plus petite et de couleur gris clair. Elle mesure environ 6 à 7 mm de long, avec un corps arrondi, des yeux rougeâtres et des ailes transparentes. Elle passe souvent inaperçue ou est confondue avec d’autres petites mouches.

C’est au stade larvaire que le ravageur cause le plus de dégâts. Les larves sont blanches, sans pattes, fusiformes, et peuvent atteindre 8 mm de long. Elles s’attaquent à la base des oignons, s’y introduisent et provoquent pourriture et dépérissement.

Où trouve-t-on la mouche de l’oignon en France ?

La mouche de l’oignon est présente dans une grande partie de la France, notamment dans les régions tempérées où l’on cultive des oignons, échalotes, poireaux et ail. Elle est courante dans les jardins potagers, les exploitations maraîchères et les zones où le sol est humide et riche en matière organique.

On la rencontre fréquemment :

  • Dans les potagers familiaux avec des alliacées

  • Dans les champs maraîchers et sur les parcelles d’essai

  • À proximité des tas de compost contenant des déchets végétaux

  • Dans les sols ayant accueilli des cultures d’oignons l’année précédente

Où vit la mouche de l’oignon et comment se reproduit-elle ?

La mouche de l’oignon passe l’hiver sous forme de pupe dans le sol. Au printemps, les adultes émergent et les femelles pondent leurs œufs à la base des plantes hôtes, souvent en sol humide. Une femelle peut pondre jusqu’à 200 œufs.

Les œufs éclosent après quelques jours, et les larves pénètrent immédiatement dans le bulbe pour s’y nourrir pendant 2 à 3 semaines. Ensuite, elles retournent dans le sol pour se nymphoser. Selon le climat, deux à trois générations peuvent apparaître par an dans certaines régions de France.

La mouche de l’oignon préfère :

  • Les sols frais et humides

  • Les parcelles riches en résidus organiques

  • Les cultures denses d’alliacées

  • Les printemps doux et humides

Comment éviter les infestations de mouche de l’oignon ?

Des pratiques culturales adaptées sont essentielles pour limiter les attaques de la mouche de l’oignon.

Rotation des cultures

Évitez de cultiver des oignons ou d’autres alliacées (ail, poireaux, échalotes) au même endroit d’une année à l’autre. Les pupes hivernent dans le sol et se développent à proximité des anciennes cultures.

Filets anti-insectes

Protégez vos cultures avec un voile anti-insectes ou filet à mailles fines dès la plantation. Cela empêche les mouches adultes de pondre sur les plants.

Plantation différée

En retardant la plantation au-delà du vol principal de la première génération, on peut limiter les dommages.

Élimination des débris végétaux

Enlevez immédiatement les bulbes endommagés ou en décomposition. Ne les compostez pas : jetez-les dans les ordures ménagères.

Comment reconnaître les dégâts causés par la mouche de l’oignon ?

Les symptômes apparaissent généralement 1 à 2 semaines après la ponte des œufs. Ils incluent :

  • Jaunissement ou affaissement du feuillage

  • Arrêt de croissance des plants

  • Bulbes mous, malodorants ou pourris

  • Présence de larves blanches à la base du plant ou à l’intérieur du bulbe

Des infestations sévères peuvent entraîner la perte de nombreuses plantes.

Comment se débarrasser de la mouche de l’oignon ?

Arrachage des plants infestés

Arrachez et éliminez immédiatement les plantes atteintes. Ne les jetez pas au compost, mais dans les déchets ménagers pour limiter la propagation.

Solarisation du sol

En été, couvrir le sol nu avec une bâche plastique transparente pendant plusieurs semaines peut augmenter la température du sol et tuer les pupes.

Pièges collants

Les plaques jaunes engluées peuvent être utilisées pour surveiller les vols d’adultes. Elles n’éliminent pas la mouche mais permettent de repérer les pics d’activité.

Lutte biologique

Les nématodes entomopathogènes comme Steinernema feltiae peuvent être appliqués dans le sol pour parasiter les pupes. Des auxiliaires naturels comme certaines guêpes parasites ou coléoptères prédateurs peuvent également contribuer à la régulation.

Lutte chimique

Des traitements insecticides peuvent être utilisés en dernier recours, à condition de respecter les délais et les autorisations en vigueur. Ils sont plus efficaces lorsqu’ils sont appliqués juste avant ou après la ponte. Utilisez uniquement des produits homologués pour les cultures alimentaires.

Quel est le cycle de vie de la mouche de l’oignon ?

Le cycle de vie comprend quatre stades principaux :

  1. Œufs : Pondus au pied des plantes hôtes au printemps.

  2. Larves : Se nourrissent du bulbe pendant 2 à 3 semaines.

  3. Pupes : Se forment dans le sol, où elles peuvent hiverner ou se développer selon la saison.

  4. Adultes : Émergent pour s’accoupler et pondre à nouveau.

En France, deux générations par an sont fréquentes, et une troisième peut se produire dans les régions les plus chaudes.

La mouche de l’oignon peut-elle infester les espaces intérieurs ?

Il est rare de trouver la mouche de l’oignon en intérieur, mais elle peut occasionnellement apparaître si des bulbes infestés sont stockés dans des lieux humides et mal ventilés.

Pour éviter cela :

  • Stockez les oignons dans un endroit sec et aéré

  • Surveillez régulièrement l’état des bulbes

  • Jetez immédiatement ceux qui présentent des signes de pourriture

  • Nettoyez soigneusement les lieux de stockage

La mouche de l’oignon attaque-t-elle d’autres plantes ?

La mouche de l’oignon cible presque exclusivement les alliacées :

  • Oignons

  • Ail

  • Poireaux

  • Échalotes

  • Ciboulette

Les autres légumes ne sont pas touchés directement, mais la proximité avec les cultures d’allium peut accroître le risque. Certains jardiniers associent les alliacées à des plantes compagnes comme les carottes ou certaines herbes aromatiques pour perturber l’orientation des mouches.