Anthonome du framboisier – Identification, occurrence et lutte

L’anthonome du framboisier (Anthonomus rubi), également connu sous les noms d’anthonome du fraisier et de charançon du framboisier, est un ravageur majeur pour les cultures de fraises, de framboises et de mûres en France. Cet article vous guide sur la façon d’identifier cet insecte, les moyens de le prévenir et de le contrôler, ainsi que les régions où il est le plus présent.

À quoi ressemble l’anthonome du framboisier ?

L’anthonome du framboisier est un petit charançon mesurant entre 2 et 4 mm de longueur. De couleur noire avec une pubescence grisâtre, il est facilement reconnaissable grâce à son long rostre, qui occupe près de la moitié de la longueur de son corps. Ses antennes sont insérées à deux tiers du rostre et se plient légèrement.

Les larves, quant à elles, sont de couleur blanc crème, mesurent environ 3,5 mm, et sont recourbées en forme de C. Elles se développent dans les boutons floraux des plantes hôtes. L’œuf, oval et translucide, est souvent difficile à voir puisqu’il est caché à l’intérieur des boutons.

Où trouve-t-on l’anthonome du framboisier en France ?

En France, l’anthonome du framboisier est présent dans toutes les régions productrices de fraises et de framboises. Ce ravageur est commun dans les jardins privés ainsi que dans les exploitations agricoles, en particulier dans les régions à climat tempéré où les cultures de petits fruits sont largement répandues. Il peut aussi être trouvé près des plantes sauvages, telles que la ronce et les roses, qui servent de refuge et de ressource alimentaire supplémentaire.

Quel est le cycle de vie de l’anthonome du framboisier ?

L’anthonome du framboisier a un cycle de vie annuel. En hiver, les adultes entrent en diapause et se cachent sous les écorces, dans le sol ou dans la litière de feuilles. Lorsque les températures atteignent environ 16 °C au printemps, généralement en avril, les charançons deviennent actifs, se nourrissent des feuilles des plantes hôtes et commencent leur période de reproduction.

En mai, les femelles pondent leurs œufs dans les boutons floraux encore fermés. Une fois l’œuf déposé, la femelle sectionne le pédoncule, causant le flétrissement et le dessèchement du bouton. Après une semaine environ, la larve émerge, se nourrit à l’intérieur du bouton, puis se transforme en chrysalide avant d’émerger comme adulte vers le milieu de l’été. Ces nouveaux adultes continuent de se nourrir avant d’hiberner, prêts à recommencer le cycle l’année suivante.

Quels sont les signes d’infestation de l’anthonome du framboisier ?

Les symptômes les plus caractéristiques de la présence de l’anthonome du framboisier sont :

  • Bourgeons flétris ou tombés : Après la ponte, les bourgeons floraux se dessèchent et tombent, souvent visibles en grandes quantités dans les zones touchées.
  • Petits trous dans les feuilles et les pétales : Les adultes créent des trous irréguliers en se nourrissant des feuilles et des pétales, ce qui peut aider à détecter leur présence.
  • Présence d’adultes et de larves : Lorsqu’on coupe les bourgeons desséchés, on peut parfois y trouver des larves en développement ou des adultes en émergence.

Comment prévenir l’infestation de l’anthonome du framboisier ?

Une prévention efficace de l’anthonome du framboisier passe par des pratiques culturales et de surveillance :

  1. Surveillance visuelle régulière : Inspectez vos plants de fraisiers, framboisiers et rosiers dès l’apparition des premiers boutons floraux. Notez tout signe de flétrissement ou de trous dans les feuilles.
  2. Rotation des cultures : Alterner les plantations avec d’autres cultures non hôtes peut limiter la récurrence des infestations.
  3. Entretien des bordures de champ : Comme les adultes hivernent souvent près des haies et des bois, éviter de planter des cultures hôtes près de ces zones peut réduire les risques de migration du ravageur dans vos cultures.
  4. Gestion des débris végétaux : Enlevez et détruisez les bourgeons endommagés et les résidus de récolte pour éliminer les sites potentiels d’hivernation.

Comment surveiller les populations d’anthonomes du framboisier ?

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour surveiller efficacement les populations d’anthonome du framboisier et détecter les infestations précoces :

  • Inspection directe des plants : Surveillez les bordures des champs et les plantes les plus exposées dès que les températures printanières dépassent 16 °C. La fréquence idéale est de deux inspections par semaine.
  • Pièges à phéromones : Les mâles émettent une phéromone d’agrégation pour attirer les femelles. En installant des pièges à phéromones, vous pouvez surveiller l’arrivée des adultes et déterminer les moments optimaux pour les interventions de lutte.

Comment lutter contre l’anthonome du framboisier ?

La lutte contre l’anthonome du framboisier repose sur une combinaison de méthodes chimiques, biologiques et mécaniques, selon l’ampleur de l’infestation et les options disponibles.

Lutte chimique

L’application d’insecticides peut être nécessaire lorsque les populations d’anthonomes du framboisier atteignent un seuil critique. Parmi les produits utilisés en France :

  • Pyréthrine naturelle : Un insecticide de contact efficace contre les adultes, bien qu’il ait une faible persistance. Il est souvent utilisé au début du printemps pour éliminer les adultes avant la floraison.
  • Thiaclopride : Cet insecticide systémique est efficace pour contrôler les adultes et les larves, bien qu’il doive être appliqué avant le début de la floraison pour éviter d’affecter les pollinisateurs.

Il est crucial de respecter les bonnes pratiques de pulvérisation pour minimiser l’impact sur les insectes auxiliaires et les abeilles. En outre, il est recommandé de traiter en soirée, lorsque les abeilles ne sont plus actives, et de cibler les plantes en bordure de champ pour une efficacité accrue.

Lutte biologique

La lutte biologique contre l’anthonome du framboisier en France inclut des méthodes favorisant la présence de prédateurs naturels :

  • Oiseaux et insectes auxiliaires : Les oiseaux tels que les mésanges et les insectes auxiliaires, comme les araignées, se nourrissent des larves de l’anthonome. Encourager leur présence à travers des nichoirs ou des hôtels à insectes peut aider à réduire les populations.
  • Utilisation de champignons entomopathogènes : Des recherches sont en cours pour intégrer des champignons pathogènes, qui infectent les larves et réduisent ainsi les populations de ravageurs de manière naturelle.

Contrôles mécaniques

Pour des cultures biologiques ou des jardins privés, des filets anti-insectes peuvent être installés sur les parcelles afin de prévenir l’infestation. De plus, l’utilisation de filets a démontré une efficacité pour repousser d’autres insectes nuisibles tels que la punaise terne.

Comment évaluer les dégâts causés par l’anthonome du framboisier ?

Les dégâts causés par l’anthonome du framboisier peuvent entraîner une perte de rendement importante dans les cultures de fraises et de framboises. Il est essentiel de surveiller les signes de dommages pour évaluer les pertes potentielles et déterminer si des mesures de lutte sont nécessaires :

  • Dommages aux bourgeons : L’infestation entraîne la chute des bourgeons, ce qui peut provoquer une baisse de la productivité des plantes. Les variétés à faible floraison, comme certaines fraises, sont plus sensibles aux pertes de bourgeons.
  • Impact sur le poids des fruits : Pour des variétés à floraison abondante, les fruits restants peuvent compenser la perte de bourgeons. Cependant, il est important de surveiller le poids moyen des fruits pour estimer les pertes économiques.

En suivant ces stratégies de prévention, de surveillance et de lutte, les producteurs français peuvent mieux protéger leurs cultures contre l’anthonome du framboisier.